Qui suis-je ?
Je m’appelle Isabelle de Conihout et suis le seul expert français en livres rares et précieux au double profil issu des secteurs public et privé.
Tout d’abord universitaire chartiste, je suis devenue conservateur de bibliothèque, puis directrice du Département des Livres et Manuscrits de Christie’s à Paris, puis expert indépendant.
Passionnée par l’histoire et excellente latiniste, j’ai réussi le concours d’entrée à l’École des Chartes (après une classe préparatoire au lycée Henri IV). J’y ai mené de passionnantes études, et soutenu en 1981 ma thèse sur la censure à l’époque des Romantiques (1815-1848), avec pour directeur de thèse Henri-Jean Martin, le grand historien français du livre et de l’édition.
Selon la tradition bibliophile, le livre rare et précieux est bel et bien un objet d’art. C’est dans cette acception qu’il est devenu l’objet de mon expertise, notamment du point de vue de la reliure. Nous sommes peu nombreux, parmi les experts en livres, à en avoir fait notre spécialité.
J’ai commencé ma carrière en créant et dirigeant, de 1982 à 1986, le bureau du Patrimoine des bibliothèques au Ministère de la Culture, chargé de mettre en valeur et de protéger les richissimes collections de manuscrits et de livres précieux des bibliothèques provinciales françaises.
J’ai ensuite été 12 ans conservateur à la Réserve des Livres rares de la BNF (1986-1998, sous la direction éclairée de Jean Toulet jusqu’en 1993) : acquisitions sur catalogue ou en vente publique (ventes Daniel Sicklès et Bradley Martin de littérature française du XIXe siècle, Roseberry à Londres, etc.) Dation de la collection Jean Lanssade. Traitement (partiel, interrompu depuis mon départ, de la donation Pierre-André Benoit (PAB) : littérature française et livres illustrés XXe siècle. Commissariat de plusieurs expositions, à la Réserve (Révolution française, Paul Claudel, Livres de botanique en nature printing), et la plus importante en 1996, dans la Galerie Mazarine, la section de « Tous les savoirs du monde » consacrée aux Cabinets de curiosité).
J’ai enfin été 15 ans conservateur en chef à la Bibliothèque Mazarine (1998-2014), où j’ai dirigé l’atelier de restauration, assuré la rétroconversion du catalogue du XVIe siècle (interrompue hélas depuis mon départ), l’inventaire des livres hébreux avec Bertram Schwarzbach (un millier d’éditions, beaucoup du XVIe siècle et quelques très précieux incunables), l’estimation de la collection relative aux Antilles léguée à la Mazarine par le Dr. Chatillon.<br/>Commissariat de presque toutes les expositions tenues à la Mazarine de 2000 à 2011. Mise en valeur, notamment lors des célébrations anniversaires de Mazarin en 2002 (colloques et commissariat de l’exposition organisée avec différents départements de la BNF dans la Galerie Mazarine en 2002 (Le cardinal, la Fonde et le bibliothécaire : les trente livres les plus précieux de Mazarin). Importantes activités de recherche, dans deux directions : les collections de la Mazarine et les bibliophiles de la Renaissance et leurs reliures.
Durant toutes ces années, j’ai eu le privilège de préciser mon savoir au contact des plus beaux livres du monde
Mon parcours n’a jamais dévié de cette approche du livre comme objet d’art et de collection. Commissaire de l’exposition « Kunstkammer et Cabinets de curiosités » à la BnF en 1996, j’ai eu l’opportunité d’échanges fructueux et savants avec des historiens d’art comme le regretté Antoine Schnapper, ou de grands conservateurs de musées. À peu près à la même époque, j’ai découvert et identifié (avec Pascal Ract-Madoux) un très grand bibliophile français de la Renaissance, Claude de Laubespine, mort à 25 ans en 1570, le successeur de Grolier et de Mahieu et le « créateur » des reliures à la fanfare.
J’ai ensuite choisi, ce qui est fréquent dans les pays anglo-saxons mais rare en France, d’aller voir ce qui se passe de l’autre côté, et j’ai en 2014 quitté l’administration pour prendre la direction du Département des Livres et Manuscrits de Christie’s à Paris. Dans ce cadre, j’ai eu la grande satisfaction d’organiser la première vente de la collection Maurice Burrus (Christie’s, Paris, 15 décembre 2015, Maurice Burrus (1882-1959), la bibliothèque d’un homme de goût. Résultat 2,470,450 Euros frais compris) : incunables, littérature, de merveilleuses reliures de la Renaissance, quelques très beaux Kelmscott Press. Mais aussi, au cours de la douzaine de ventes que j’ai dirigées pendant ces trois années, de vendre le pistolet avec lequel Verlaine a failli tuer Rimbaud, une Prose du Transsibérien, etc.
Une passion et une connaissance uniques
de l'univers du livre rare
Le client est roi...
... et l'on doit savoir défendre ses intérêts !
Après mon départ de Christie’s en mars 2017, j’ai entamé une nouvelle carrière d’expert indépendant, en organisant avec une maison de vente parisienne une seconde vente Maurice Burrus, pleine de trésors (la Bible de Mentelin, 1460, les Heures Aragon-Sforza) qui a été la plus importante vente de livres rares tenue en France en 2017 (Manuscrits et livres remarquables de la Collection Maurice Burrus, Paris, 17 octobre 2017. Résultat 3,523 millions d’Euros, frais compris).